La critique d’art est un "genre menacé". Non pas celle liée au cinéma ou à la littérature, mais la critique d’art, en raison notamment de son caractère presque toujours promotionnel et de l’exiguïté de son public, "réduit de plus en plus à celui des acteurs du monde de l’art", autour desquels existe un "consensus implicite".
Dans ce cercle d’initiés, le critique d’art ne vise pas à éclairer un public, mais plutôt à expliciter le point de vue de l’artiste et à se livrer à une "pratique promotionnelle", de nature autant commerciale qu’institutionnelle. Le véritable enjeu du critique est ainsi devenu l’information brute, sans prise de position ni évaluation esthétique, qui serait devenue "une attitude suicidaire" au sein de ce monde "autarcique".
La crise de la critique n’est plus tenue à révéler la "teneur de vérité", l’enjeu moral ou politique de l’œuvre critiquée ; sous l’influence de l’esthétique analytique, la critique actuelle se borne à adopter une attitude descriptive face à l’œuvre, abandonnant par là sa mission "critique", donc sa justification même.
Petite Lune 