Vers une école sans Art

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La place de l’art à l’école est un puissant indicateur de sa place dans l’ensemble de la société. Et, en cette matière aussi, la situation française n’est pas brillante. C’est du moins ce qui transparaît du rapport d’information présenté à l’Assemblée nationale par Muriel Marland-Militello (UMP) sur «La politique des pouvoirs publics dans le domaine de l’éducation et de la formation artistiques».
On sait que l’enseignement artistique se compose d’un volet obligatoire à l’école élémentaire et au collège, et d’un volet facultatif sous la forme d’ateliers et de classes à PAC (projets artistiques et culturels) — lesquels ateliers et projets sont malheureusement très dépendants de la bonne volonté et du dynamisme des professeurs et des collectivités locales.
Le rapport rappelle utilement cette évidence, ensevelie sous les renoncements ordinaires, que l’éducation artistique possède ce pouvoir unique de stimuler les sens et l’imagination et de favoriser la liberté d’expression.
Mais il dresse surtout le constat objectif d’une faillite : alors qu’en 1988 l’enseignement artistique a été, sous le gouvernement de Jacques Chirac, élevé au rang de matière obligatoire à l’école et au collège, les ministres de l’Éducation et de la Culture ont récemment cru devoir réaffirmer que l’éducation artistique est une composante essentielle de l’éducation. Cela après avoir abandonné les classes à projet artistique et culturel (PAC) élaborées par Jack Lang et Catherine Tasca, leurs prédécesseurs socialistes.
C’est toute une mécanique de l’impuissance institutionnelle qui est décrite de façon nécessairement désabusée : la place infinitésimale de l’éducation artistique à l’école, les discours politiques et les annonces non suivis d’effet, le manque de continuité de l’action publique dû à cette triste manie des ministres de se singulariser en remettant (presque) systématiquement en cause l’action de leurs prédécesseurs.
Dommage qu’internet n’ait pas été envisagé, en dépit de ses potentialités éducatives et de ses faveurs auprès des jeunes.

Ces propositions de bon sens, apparemment frappées du sceau de l’évidence, rencontrent en réalité une série d’obstacles : au-delà de l’indigence des budgets ministériels, l’art souffre à l’école d’une sorte de dévaluation de la sensibilité et de l’imagination au profit des valeurs de la raison cartésienne, de l’efficacité pratique immédiate, de la performance objective, de la rentabilité scolaire à court terme.

En ne s’opposant que mollement à cette méconnaissance-indifférence à l’art, l’école prépare des hommes et des citoyens pour lesquels les valeurs canoniques de l’art et de la culture sont relayées par d’autres valeurs, d’autres modes d’expression, d’autres imaginaires.
Un autre univers de pensées et de sensations.

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Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. pat dit :

    je trouve que ce n\’est pas normal que l\’art en général ne soit plus mis en valeur dans l\’éducation nationale.je pense être assez bien placé que tous les élèves ne réussissent pas dans les matières dites de "base".Le système éducatif français \’ (et ce n\’est pas le pire) ne permet pas à tous les élèves de pouvoir s\’exprimer et s\’épanouir pleinement. C\’est dommage mais ce système ne valorise pas tous les élèves mais sseulement une partie.C\’est une questiion à laquelle le gouvernement devrait longuement réfléchir…

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